La chambre régionale des comptes (CRC) dresse un bilan alarmant de la gestion de la Saline royale d’Arc-et-Senans par l’Etablissement public de coopération culturelle (EPCC). Elle pointe aussi ses liens troublants avec la société privée Musicampus, dont l’activité consiste à vendre des vidéos de cours de musique.
Le constat sans appel de la CRC ne nous étonne pas : cela fait plusieurs années que nous dénonçons cette dérive.
Lors de l’Assemblée départementale de janvier 2023, puis dans une lettre adressée le mois suivant à Christine Bouquin, présidente de l’EPCC, nous demandions des précisions sur la prise en charge par la collectivité des frais liés à Musicampus : travaux, matériel audiovisuel, mise à disposition de personnels, occupation de l’espace public, versement de bourses, etc.
Nous n’avions jamais obtenu de réponse, nous en avons aujourd’hui plusieurs. La création même de Musicampus est irrégulière, il existe un régime d’incompatibilité pour le président de Musicampus qui est aussi directeur de l’EPCC, le projet commercial financé par des fonds publics est à la fois irréaliste et déficitaire, du personnel de l’établissement public travaille gratuitement pour Musicampus, etc.
La situation s’est même aggravée depuis notre interpellation. Constatant les grandes difficultés économiques de Musicampus, l’EPCC s’est engagé en 2024 à prendre à sa charge, et donc à la charge des contribuables, l’enseignement musical, l’organisation des semaines académiques et l’enregistrement des vidéos de Musicampus pour les années 2025 et 2026.
Face à ces graves dysfonctionnements, nous réclamons un débat public lors de l’Assemblée départementale prévue le lundi 29 septembre.