Un clivage affirmé entre gauche et droite sur la politique départementale

Lors de cette Assemblée départementale, nous avons pu rappeler notre ferme opposition au vote d’une nouvelle enveloppe de 2 M€ au SMMO, le syndicat qui gère la station de ski de Métabief. Pour nous, cette rallonge budgétaire est un acte d’irresponsabilité de la majorité qui s’entête à financer quasiment seule une station de ski de moyenne montagne condamnée par des hivers de moins en moins enneigés. Surtout, cela se fait au détriment du soutien aux habitants qui en ont le plus besoin.

Ce choix budgétaire est en soi le signe d’un clivage politique entre une droite qui préfère subventionner un investissement de prestige voué à l’échec plutôt que de se concentrer sur les prérogatives et les compétences obligatoires d’un exécutif départemental : le social, le soutien aux personnes âgées et handicapés, etc.

Parallèlement, la majorité départementale est incapable d’imaginer un autre horizon que la perspective d’une rigueur budgétaire. Nous, nous pensons que des ressources supplémentaires doivent être trouvées pour répondre aux besoins de nos concitoyens via les collectivités. Attaqués grossièrement sur la question des impôts, les élus du groupe DSES réaffirment leur soutien à une politique de hausse de la fiscalité sur les profits, les produits financiers et les hauts revenus.

La défense du pouvoir d’achat des classes moyennes et des plus précaires n’est pas un sujet non plus pour les élus de droite. Ils ont refusé une motion déposée par les élus DSES qui visait à préserver le revenu des agents de la collectivité en congé de longue maladie. Pire, ils n’ont même pas voulu débattre de la situation d’agents du Département qui se battent contre la maladie et qui se verront, dès le 1er juillet, amputé d’une partie de leur salaire.

Dans le contexte national inquiétant que nous connaissons, les élus du DSES soutiennent sans ambiguïté le projet défendu par le Nouveau Front Populaire. Conscients de la gravité du moment, les partis de gauche ont su s’unir face au péril de l’extrême droite. A ce titre, Magali Duvernois se confronte avec courage contre le Rassemblement National. On ne peut pas en dire autant de la droite qui se fracture et qui perd ses repères quand le numéro 2 du parti Les Républicains dans le Doubs se présente sous la bannière de l’extrême droite et que la droite ne présente aucun candidat dans l’une des deux circonscriptions de Besançon.

Discours liminaire du 18 mars 2024

Comme vous l’avez rappelé Madame la Présidente, saluons tout d’abord l’intronisation officielle de Pays de Montbéliard Agglomération comme capitale française de la culture 2024.

Souhaitons que le Joyeux Bazar de l’inauguration marque une année riche pour le nord de notre département que manifestement au vu de certains commentaires entendus dans la presse nationale, certains ne s’attendaient pas à voir sur ce terrain-là ! Mais la culture, ce n’est pas qu’à Paris et ceux qui connaissent le territoire savent qu’ils regorgent de talents.

Nous tenions également à saluer le destin d’un immigré arménien qui ne s’attendait certainement pas non plus à reposer au Panthéon, 80 ans après sa mort.

Missak Manouchian, dont la Nation toute entière a choisi d’honorer la mémoire. Un grand résistant dont le courage et l’engagement ont marqué notre histoire.

Son entrée au Panthéon, avec sa femme Melinée, elle aussi résistante, n’est pas seulement un symbole de reconnaissance, c’est un rappel de la lutte incessante contre l’oppression et l’injustice que nous devons mener.

Il est déplorable à cet égard que certains choisissent de s’offusquer de la vue de drapeaux communistes, symboles même de la résistance de Manouchian, tout en restant silencieux sur le véritable problème : la présence de l’extrême droite à cet hommage. Une extrême droite qui s’est imposée à la cérémonie officielle bien que jugée indésirable par les proches de celui dont il s’agissait d’honorer la mémoire.

L’extrême droite contre laquelle il se battait, qui l’a fusillé, lui et nombre de ses camarades. A l’heure où elle refait surface et quand il s’agissait de célébrer ceux qui avaient le courage de la combattre les armes à la main quand elle imposait sa terreur, la dignité imposerait de ne pas se tromper d’ennemis.

Un autre grand s’en est allé il y a peu.

Robert Badinter, qui a consacré sa vie à la justice et à la défense des droits humains. Son combat contre la peine de mort reste un des piliers de notre démocratie. La France perd un grand homme d’Etat.

L’abolition de la peine de mort a été acté après la dépénalisation de l’avortement en France, combat conforté tout récemment par l’inscription de ce droit dans la Constitution. Mis à part quelques voix, remarquées parfois localement, c’est presque l’ensemble des parlementaires qui se sont unis pour sacraliser ce droit toujours menacé.

Et comment ne pas s’indigner encore quand une chaine de télévision française, prétendument d’information, indique que l’IVG est la première cause de mortalité dans le monde ?

Nous profitons de cet épisode historique pour rappeler, au nom de notre soutien à ce droit fondamental pour les femmes, notre demande formulée en 2018 déjà de voir le Département autoriser le recours à l’IVG médicamenteuse dans ses structures.

C’est une mesure essentielle que vous pourriez mettre en place pour garantir l’accès à ce droit dans des conditions dignes et sûrs dans le Doubs. Car ce n’est pas encore le cas partout en France.

Nous restons fidèles à nos engagements pour la liberté, l’égalité et j’oserai, pour la fraternité. C’est dans cette optique que nous continuerons à nous battre pour une société plus juste et solidaire. Nous sommes minoritaires dans cette Assemblée et nous utilisons les outils à disposition des élus, fussent-ils dans l’opposition.

Nous aurons à débattre aujourd’hui de la troisième Mission d’Information et d’Evaluation que nous proposons. La première concernait l’ADAT et les malversations de son ancien directeur, récemment condamné par la justice, la deuxième sur la pollution des cours d’eau dont nous demandions la mise en place de mesures à même de régler le problème à sa racine.

Aujourd’hui, nous débattrons de la MIE déposée en décembre sur la protection de l’enfance. Personne ne dira le contraire, elles est aujourd’hui dans une situation critique, aussi bien au niveau national que dans le Doubs. Les structures et les modalités d’accompagnements et de placements sont saturées et les conditions de travail si éprouvantes pour les professionnels que certaines structures ne peuvent littéralement plus fonctionner.

Ce sujet est un marqueur, un indicateur très fort de l’état de notre société. Jamais ce service public n’a été autant en tension, jamais autant d’enfants n’ont eu besoin d’être accompagnés ou protégés.

Cette politique publique est essentielle.

Il s’agit pour nous de répondre à la question simple : est-ce que les moyens alloués répondent aux besoins du parcours de l’enfant, de sa naissance à sa prise d’autonomie ? Loin de rechercher une polémique qu’il serait indigne de porter sur un tel sujet, l’enjeu de cette MIE était pour nous de produire un diagnostic partagé de la politique de protection de l’enfance et une évaluation sincère des pratiques départementales.

Seul un bilan complet nous semble en mesure d’étayer de manière exhaustive et sans tabou les difficultés rencontrées sur le terrain pour évidemment déterminer et mettre en œuvre les solutions qui émergeront.

Nous aurons l’occasion d’en débattre, mais nous vous avons déjà fait part de notre étonnement de voir dans un même rapport un plan d’action et une évaluation de cette même politique sans même en attendre les conclusions.

Nous nous sommes aussi ému publiquement de constater que la MIE soumise au vote aujourd’hui n’est pas celle que nous vous avons envoyé. Pour n’éluder aucune question, nous défendrons au moment de l’examen du rapport un amendement qui nous semble de bon sens : que la MIE puisse fixer son programme en reprenant les différents points de la demande et en ajouter d’autres si besoin.

Je ne m’attarderai pas plus longtemps sur ce sujet, mes collègues y reviendront au moment du rapport.

Il y aussi la création de la SCIC pour le FC Sochaux Montbéliard, symbole de la mobilisation d’un territoire pour un football populaire avec une gouvernance partagée.

Enfin, la campagne électorale pour les élections européennes est lancée, j’invite toutes celles et ceux qui ne se déplacent plus aux bureaux de votes à aller s’inscrire sur les listes électorales.

Jamais dans le monde, les démocratie n’auront autant reculés.

Voter c’est notre liberté.

Liberté individuelle, mais aussi libertés collectives.

Merci de votre écoute.

Désengagement de l’État et protection de l’enfance en danger

C’est la Présidente qui l’annonce elle-même en présentant le budget prévisionnel : « la traversée 2024 ne sera pas de tout repos ». Il y a des causes conjoncturelles bien sûr. Mais c’est bien l’État qui met en péril les collectivités locales avec des dotations qui ne suivent pas l’inflation. C’est l’État qui prive les collectivités de leur autonomie fiscale et qui les assigne à un rôle purement gestionnaire.

Nous partageons ce constat. Nous sommes cependant étonnés qu’une majorité de droite qui peine à mener une politique locale avec toujours moins de moyens reste solidaire des revendications portées au niveau national par leur famille politique : moins d’impôts, moins de fonctionnaires, moins de service public. C’est pourtant bien cette idéologie qui prive notre Département des moyens nécessaires pour proposer un budget répondant aux besoins des Doubiens.

Pour ne citer qu’un seul exemple sur une thématique chère à notre Département, Oxfam France vient de rendre un rapport rapportant que trois niches fiscales relatives au secteur du logement ont coûté près de 11 milliards aux finances publiques en 12 ans. 11 milliards d’euros, de quoi financer plus de 70 000 logements sociaux.

Et dans notre Département, il en manque beaucoup, surtout sur la bande frontalière. Les documents d’urbanisme tablent sur une hausse de 21 800 habitants sur 20 ans. Que font les communes du Haut-Doubs pour soutenir la politique de logement dans un tel climat de tension sur l’offre et les prix ? Pas grand-chose en réalité. La solution que le Département a trouvée dans l’urgence avec les bailleurs sociaux pour loger les plus pauvres est l’installation de Tiny House.

Doit-on se résoudre à voir naitre le plus grand village de Tiny House sur la zone frontalière ou faut-il trouver les moyens de mener une politique de logement digne de ce nom ? Avant 2020, il était possible pour les conseillers départementaux d’interroger les services de l’État, avec la venue du Préfet une fois par an lors d’une Assemblée. Nous souhaitons que cette rencontre revienne à l’ordre du jour du Département.

Avec le désengagement de l’État, c’est la situation catastrophique de la protection de l’enfance qui nous inquiète au plus haut point. Alors qu’il était annoncé dans la presse et aux syndicats une augmentation de 10% du budget du CDEF (Centre Départementale de l’Enfance et de la Famille), la majorité départementale prévoit au contraire une baisse de 1.8% du budget de fonctionnement de cette structure au BP24 comparé à ce qui a été voté en 2023. On se demande comment cela est susceptible d’améliorer les choses alors que le personnel est à bout et se plaint d’un manque de considération de la part des élus de la majorité.

Pour pallier à l’urgence, nous avons formulé plusieurs propositions : deux personnes minimums pour accompagner les enfants confiés dans les maisons la nuit, ce qui n’est pas le cas actuellement et ce qui pose des questions de sécurité grave au personnel. Autres actions concrètes : une prise en charge CMU automatique pour les enfants confiés qui peuvent être refusés par certains médecins faute de documents, et accès au tarif CAF le plus faible pour les centres de loisirs alors qu’actuellement c’est le quotient familial maximum qui leur est appliqué.

Pour faire la lumière sur la politique de la protection de l’enfance menée dans le Département du Doubs, nous demanderons le vote d’une Mission d’Information et d’Évaluation sur le sujet.

Discours liminaire budget prévisionnel 2024

Claude Dallavalle

Discours liminaire prononcé par Claude Dallavalle le 18 décembre 2023 lors du vote du budget prévisionnel 2024 du Département du Doubs.

Ce n’est pas dans ce discours que nous reviendront sur les rapports de cette Assemblée, nous exprimerons nos positions sur chaque politique au fil des débats. Permettez-nous de consacrer le temps de parole de notre groupe politique à ce qui constitue pour nous l’un des principaux fils conducteurs de cette session budgétaire : le désengagent de l’État vis-à-vis des collectivités locales, condamnées à toujours faire plus avec moins.

Je me contenterai d’illustrer ce désengagement avec un seul exemple qui pointe sans aucune ambiguïté la responsabilité qui est celle de l’État sur une thématique chère à notre Département : le logement. Il y a à peine plus d’une semaine, Oxfam France a calculé que trois niches fiscales relatives au secteur du logement ont coûté près de 11 milliards aux finances publiques en 12 ans. 11 milliards d’euros, de quoi financer plus de 70 000 logements sociaux. Combien en manque-t-il dans notre Département ?

Et des exemples, vous savez très bien qu’il y en a d’autres. Cet argent manque cruellement. C’est avec l’aide de votre famille politique que le Gouvernement fait voter ces lois au Parlement. Ces lois qui nous privent de moyens. Ces lois qui privent les collectivités de la possibilité de mener à bien leurs missions de service public.

Nous le remarquons ici, dans les rapports que vous soumettez au vote, il y a beaucoup de conditionnel sur les crédits qui seront alloués, ou pas, par l’État. Et nous le savons, c’est difficile quand on est en responsabilité de construire un budget quand on va dans l’inconnu. Le problème est de taille car les Départements ont perdu toute leur autonomie fiscale et dépendent donc de dotations nationales qui restent pour partie encore incertaine. Et quand elles sont assurées, elles ne sont pas réévaluées à la hauteur de l’inflation.

Pour le reste des recettes, ce n’est guère mieux. Peu de visibilité sur les DMTO, même si tous les indicateurs sont à la baisse. Quid de la taxe sur les assurances ? Le prix des contrats s’envole, ce qui pousse certaines collectivités à ne plus assurer certains bâtiments. Et la taxe sur l’aménagement ? 

Sans aucun levier financier, nous voilà simple guichet, nous nous contentons de gérer l’argent qu’on daigne nous donner, tout en sachant que ce ne sera pas assez. Et sans marge de manœuvre, ou presque, les arbitrages sont d’autant plus importants. Je crois que nous n’avons pas fini de répéter que vos choix ne sont pas les nôtres. Nous n’avons pas le même sens des priorités. 

Vous présentez un budget avec des investissements supérieurs à 100 M. d’€.  Pour les assurer vous faites appel à l’emprunt et, aujourd’hui, les taux sont de plus en plus volatiles, donc beaucoup moins sécurisants. Vous renoncez à la politique de priorisation donnée à l’autofinancement. Vous avez précisé au BP que cela était possible grâce à votre bonne gestion. Nous n’avons pas la même lecture : depuis que vous êtes à la tête du Département, vous avez privilégié l’épargne brute en rognant sur les dépenses de fonctionnement et en retardant les investissements indispensables au cœur de nos compétences. Votre marge de manœuvre coute aujourd’hui très cher à la collectivité.

Quand de lourds investissements sont enfin programmés pour les collèges alors que c’était hier qu’il fallait les conduire, c’est tous les services qui sont aujourd’hui en difficulté et que l’on peut difficilement aider. Certains qui étaient sous l’eau depuis plusieurs années sont maintenant en train de craquer, littéralement.

C’est bien votre politique menée durant 6 années qui vous amènent à rattraper aujourd’hui les retards pris au niveau des investissements, mais aussi au niveau des solidarités humaines. Et tout cela est accentué par les désengagements de l’État, combiné par des conditions sociales de plus en plus précaires.

Nous sommes le chef de file des solidarités humaines et les besoins sont de plus en plus importants. Nous le verrons lors de l’examen des dossiers de la première commission, celle des solidarites humaines. 62 % du budget est consacré à cette politique. Le même pourcentage que pour le BP 2023 alors que les besoins augmentent.

Vous faites un effort financier important d’1 M d’€ pour aider 9 EHPAD en grande difficulté. C’est salutaire, mais nous savons que tous que cela ne suffira pas. Cette aide imputée au budget 2023 des établissements ne suffira pas pour combler leur déficit de l’année qui s’achève. Nous savons tous aussi que c’est l’Etat qui devrait apporter une aide conséquente. Alors que différents rapports indiquaient qu’au niveau national, ce sont environ 10 Milliards qui seraient nécessaires, il est annoncé 700 millions pour les 5 000 EHPAD et services à domicile pour finir l’année. Et nous attendons depuis des années cette Loi Grand Age qui est maintenant annoncée pour 2024. Mais en attendant cette Loi, comment vont-ils fonctionner ? Sera-t-on encore obligé d’en aider certains en 2024 ?

Financièrement nombre de Départements sont en souffrance, ils ne peuvent plus assurer leur rôle de chef de file des Solidarités Humaines et le nombre risque d’empirer dès 2025 si l’État ne répond pas à leurs demandes

Bien sûr, vous présentez un budget équilibré, ce qui est demandé aux collectivités locales, la base d’une bonne gestion. Mais répond-il réellement aux besoins de la population doubienne ? Pour remplir notre mission n’aurait-il pas fallu présenter un budget déséquilibré ? Tout en sachant que cela aurait attiré les foudres des hautes autorités ? Ou alors faut-il se résoudre à abandonner ou à délaisser certaines politiques fort utiles pour le Département et ses administrés.

Madame la Présidente, avant 2020, nous avions une session où nous pouvions interroger les Services de l’Etat. Nous souhaitons que cette rencontre revienne à l’ordre du jour d’une séance du Département.

Et je ne peux pas terminer ma prise de parole sans adresser un grand merci à Mme Galmiche pour son investissement pour la collectivité. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite et nous savons qu’elle sera encore très occupée dans d’autres activités toujours au service des autres.

Nous voulons aussi remercier l’ensemble de nos agents pour leur travail au service des habitants de notre beau Département.

Discours liminaire du 23/10/23

Plus les événements s’enchainent, plus le temps avance, plus nous avons la désagréable impression de plonger davantage encore dans le terrible. 

Parmi tous les périls qui menacent notre monde en ce début de XXIème siècle, le terrorisme tient une place prépondérante, sans doute la plus abjecte, la plus inhumaine. Israël a été frappé de manière horrible. Pouvoir penser qu’une cause puisse justifier le meurtre de civils, d’hommes, de femmes, de jeunes, de vieux, d’enfants, de nourrissons dans leurs berceaux, est l’une des manifestations de la folie de notre époque. 

Après cette attaque, ce pogrom, Israël est en droit de se défendre contre un groupe terroriste qui souhaite sa disparition. C’est tout à fait légitime. Ce qui ne l’est pas, c’est de se laisser entrainer par une vengeance aveugle et de répondre à l’horreur par l’horreur. Il n’y a pas de vies supérieures à d’autres. A Gaza aussi des enfants meurent, la population civile est ciblée par les bombardements, privée d’électricité, privée d’eau potable. 

Après l’émotion et le choc suscité par l’attaque du Hamas, le monde est bouleversé par les images de dévastation provenant de Gaza. Et tout le monde retient son souffle en espérant que le pire ne soit pas, encore, devant nous. 

La spirale de la violence doit être enrayée, c’est facile de le dire et ce n’est pas nos paroles qui pourraient y changer grand-chose. Il semble tout de même important de rappeler dans cet hémicycle que ce cycle ne peut prendre fin qu’avec la perspective d’une solution à deux Etats. A défaut, l’une des parties disparaitra. Cette position, celle du droit international et de la diplomatie française, ne semble possible qu’à deux conditions : le démantèlement des groupes armés et la fin de la politique de colonisation des territoires palestiniens. 

La résolution de ce conflit nous concerne directement, car il est l’un des terreaux sur lequel l’islamisme fondamental s’appuie pour frapper chez nous aussi. Pour la deuxième fois en 3 ans, un enseignant est mort pour ce qu’il représente : le savoir et la tolérance face au fanatisme et à l’obscurantisme. Nous exprimons ici notre plus grand hommage à la famille de Dominique Bernard, ainsi qu’à celle de toute la communauté éducative, gardienne des valeurs démocratiques et laïques. L’école c’est l’émancipation et ça le restera ! 

C’est dans ce contexte particulier que le département doit accueillir les centaines de mineurs non accompagnés qui se présentent dans le Doubs chaque année.  

Nous saluons les agents qui travaillent en première ligne dans des conditions de plus en plus difficile et dont les responsables hiérarchiques se retrouvent exposés dans la presse pour défendre la politique du département concernant les mineurs non accompagnés. 

Une politique qui questionne tous les départements et pour laquelle le soutien de l’Etat se fait attendre. 

C’est d’ailleurs de manière générale que le soutien de l’Etat se fait attendre pour soutenir les départements, l’échelon de collectivité sans doute le plus mis à mal par la conjoncture. Entre hausse des besoins sociaux et baisse des recettes, c’est peu de dire que l’équilibre financier est précaire et instable et que nous n’avons plus les moyens de présenter autre chose qu’un budget d’austérité. 

Vous vous offusquez souvent lorsque nous vous adressons des critiques sur vos choix, mais force est de constater qu’elles sont souvent justifiées

Les difficultés des SAAS en CPOM sont aujourd’hui exposées sans détour, vous avez reculé sur l’attribution de la politique VTT à l’Espace Nordique Jurassien en lançant un appel d’offres face au risque juridique que nous avions signalé lors de l’examen de votre précédente délibération. 

Vous êtes maintenant conscients que pour la transition, il faut des moyens sur les audits, sur le personnel compétant, etc. 

Notre rôle d’opposition est utile, et nous nous en servons pleinement au service de l’intérêt général, même si nous avons conscience que beaucoup de choses nous échappent encore. 

Nous avons la conviction que la situation départementale serait meilleure aujourd’hui si vous aviez suivi nos préconisations et celle de la chambre régionale des comptes, en ayant recours à l’emprunt pendant qu’il était encore temps alors que les retards d’investissements sur les collèges ou les routes était évident et que nous dénoncions un sens des priorités qui n’était pas le nôtre.