Comme vous l’avez rappelé Madame la Présidente, saluons tout d’abord l’intronisation officielle de Pays de Montbéliard Agglomération comme capitale française de la culture 2024.

Souhaitons que le Joyeux Bazar de l’inauguration marque une année riche pour le nord de notre département que manifestement au vu de certains commentaires entendus dans la presse nationale, certains ne s’attendaient pas à voir sur ce terrain-là ! Mais la culture, ce n’est pas qu’à Paris et ceux qui connaissent le territoire savent qu’ils regorgent de talents.

Nous tenions également à saluer le destin d’un immigré arménien qui ne s’attendait certainement pas non plus à reposer au Panthéon, 80 ans après sa mort.

Missak Manouchian, dont la Nation toute entière a choisi d’honorer la mémoire. Un grand résistant dont le courage et l’engagement ont marqué notre histoire.

Son entrée au Panthéon, avec sa femme Melinée, elle aussi résistante, n’est pas seulement un symbole de reconnaissance, c’est un rappel de la lutte incessante contre l’oppression et l’injustice que nous devons mener.

Il est déplorable à cet égard que certains choisissent de s’offusquer de la vue de drapeaux communistes, symboles même de la résistance de Manouchian, tout en restant silencieux sur le véritable problème : la présence de l’extrême droite à cet hommage. Une extrême droite qui s’est imposée à la cérémonie officielle bien que jugée indésirable par les proches de celui dont il s’agissait d’honorer la mémoire.

L’extrême droite contre laquelle il se battait, qui l’a fusillé, lui et nombre de ses camarades. A l’heure où elle refait surface et quand il s’agissait de célébrer ceux qui avaient le courage de la combattre les armes à la main quand elle imposait sa terreur, la dignité imposerait de ne pas se tromper d’ennemis.

Un autre grand s’en est allé il y a peu.

Robert Badinter, qui a consacré sa vie à la justice et à la défense des droits humains. Son combat contre la peine de mort reste un des piliers de notre démocratie. La France perd un grand homme d’Etat.

L’abolition de la peine de mort a été acté après la dépénalisation de l’avortement en France, combat conforté tout récemment par l’inscription de ce droit dans la Constitution. Mis à part quelques voix, remarquées parfois localement, c’est presque l’ensemble des parlementaires qui se sont unis pour sacraliser ce droit toujours menacé.

Et comment ne pas s’indigner encore quand une chaine de télévision française, prétendument d’information, indique que l’IVG est la première cause de mortalité dans le monde ?

Nous profitons de cet épisode historique pour rappeler, au nom de notre soutien à ce droit fondamental pour les femmes, notre demande formulée en 2018 déjà de voir le Département autoriser le recours à l’IVG médicamenteuse dans ses structures.

C’est une mesure essentielle que vous pourriez mettre en place pour garantir l’accès à ce droit dans des conditions dignes et sûrs dans le Doubs. Car ce n’est pas encore le cas partout en France.

Nous restons fidèles à nos engagements pour la liberté, l’égalité et j’oserai, pour la fraternité. C’est dans cette optique que nous continuerons à nous battre pour une société plus juste et solidaire. Nous sommes minoritaires dans cette Assemblée et nous utilisons les outils à disposition des élus, fussent-ils dans l’opposition.

Nous aurons à débattre aujourd’hui de la troisième Mission d’Information et d’Evaluation que nous proposons. La première concernait l’ADAT et les malversations de son ancien directeur, récemment condamné par la justice, la deuxième sur la pollution des cours d’eau dont nous demandions la mise en place de mesures à même de régler le problème à sa racine.

Aujourd’hui, nous débattrons de la MIE déposée en décembre sur la protection de l’enfance. Personne ne dira le contraire, elles est aujourd’hui dans une situation critique, aussi bien au niveau national que dans le Doubs. Les structures et les modalités d’accompagnements et de placements sont saturées et les conditions de travail si éprouvantes pour les professionnels que certaines structures ne peuvent littéralement plus fonctionner.

Ce sujet est un marqueur, un indicateur très fort de l’état de notre société. Jamais ce service public n’a été autant en tension, jamais autant d’enfants n’ont eu besoin d’être accompagnés ou protégés.

Cette politique publique est essentielle.

Il s’agit pour nous de répondre à la question simple : est-ce que les moyens alloués répondent aux besoins du parcours de l’enfant, de sa naissance à sa prise d’autonomie ? Loin de rechercher une polémique qu’il serait indigne de porter sur un tel sujet, l’enjeu de cette MIE était pour nous de produire un diagnostic partagé de la politique de protection de l’enfance et une évaluation sincère des pratiques départementales.

Seul un bilan complet nous semble en mesure d’étayer de manière exhaustive et sans tabou les difficultés rencontrées sur le terrain pour évidemment déterminer et mettre en œuvre les solutions qui émergeront.

Nous aurons l’occasion d’en débattre, mais nous vous avons déjà fait part de notre étonnement de voir dans un même rapport un plan d’action et une évaluation de cette même politique sans même en attendre les conclusions.

Nous nous sommes aussi ému publiquement de constater que la MIE soumise au vote aujourd’hui n’est pas celle que nous vous avons envoyé. Pour n’éluder aucune question, nous défendrons au moment de l’examen du rapport un amendement qui nous semble de bon sens : que la MIE puisse fixer son programme en reprenant les différents points de la demande et en ajouter d’autres si besoin.

Je ne m’attarderai pas plus longtemps sur ce sujet, mes collègues y reviendront au moment du rapport.

Il y aussi la création de la SCIC pour le FC Sochaux Montbéliard, symbole de la mobilisation d’un territoire pour un football populaire avec une gouvernance partagée.

Enfin, la campagne électorale pour les élections européennes est lancée, j’invite toutes celles et ceux qui ne se déplacent plus aux bureaux de votes à aller s’inscrire sur les listes électorales.

Jamais dans le monde, les démocratie n’auront autant reculés.

Voter c’est notre liberté.

Liberté individuelle, mais aussi libertés collectives.

Merci de votre écoute.

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