Comté : une convention citoyenne pour se poser les bonnes questions

Le DSES exprime ses plus vives inquiétudes après l’adoption définitive de la loi Duplomb, qui vise à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Nous réaffirmons que le respect de normes exigeantes est indispensable pour préserver l’environnement, la santé publique et les paysans eux-mêmes.

Ce recul écologique insensé aggrave une situation déjà très problématique. Nous en savons quelque chose dans le Doubs, où malgré un cahier des charges de l’AOP comté restrictif et rigoureux, de graves atteintes aux écosystèmes, et en particulier aux rivières, sont constatés.

La dernière polémique en date autour du comté et de son impact avéré sur l’environnement a eu un fort retentissement national. L’origine en est la publication d’un article mensonger du Figaro Magazine qui s’en prend aux « écologistes », qualifiés de « khmers verts » et à qui l’on prête la volonté d’interdire le fromage AOP le plus vendu en France.

Avec un degré de passion et de mauvaise foi sans précédent, des irresponsables politiques surfent sur cette fake news. Ils raillent « l’écologie punitive », qualifient d’extrémistes ceux qui souhaitent concilier production et préservation de la planète, défendent aveuglément le comté en faisant semblant de ne pas voir le problème.

Face à l’évidence, aux constats de terrain et aux études scientifiques, il est temps de sortir du déni et de se poser les bonnes questions. Veut-on retrouver des rivières en bon état écologique ? Si oui, quelle est la production laitière adaptée à cet objectif ? Comment compenser la perte de revenus des agriculteurs qui résulterait d’une diminution du volume de lait ?

Contrairement aux propos scandaleux attribués à la ministre doubienne de l’Agriculture, qui aurait incité les agriculteurs à « viser les élus de gauche » pour défendre le retour aux pesticides tueurs d’abeilles et détricoter la politique environnementale la plus élémentaire, nous appelons à la tenue d’un débat serein.

Nous appelons à l’organisation d’une conférence citoyenne locale qui aurait pour objectif de répondre à la problématique suivante : quel équilibre trouver entre préservation de l’environnement et fabrication de comté ?

La position défendue par le DSES ne varie pas : si l’on veut continuer de savourer du comté tout en jouissant de rivières en bon état écologique et en prenant en compte le changement climatique qui réduit déjà la quantité de fourrage disponible, il faudra produire moins de lait.

Retour au 90 km/h : un bilan désastreux

Lors du débat sur le relèvement de la vitesse à 90 km/h sur les départementales, nous avions alerté sur ce risque : rouler plus vite pour ne gagner que quelques secondes est un non-sens préjudiciable aussi bien sur le plan écologique que sécuritaire.

Et le premier bilan de cette mesure est catastrophique. En un an, le nombre d’accidents a augmenté de 47% sur les RD après le passage à 90 km/h alors que les accidents n’ont augmenté que de 9.5% sur l’ensemble du réseau routier du Doubs. Sur les départementales concernées, le nombre de blessés a augmenté de 33%, celui des blessés graves de 55%…

La seule donnée positive est la baisse de 25% du nombre de morts. Un chiffre à nuancer, car les données s’arrêtent au 31 juillet dernier. Malheureusement, les drames routiers se sont succédés depuis cette date. Alors que la cause principale des accidents de voiture reste la vitesse, le relèvement de la vitesse à 90 km/h est un très mauvais signal qui ajoute en plus de la confusion sur les routes. Comment l’automobiliste peut s’y retrouver entre des limitations à 30, 50, 70, 80, 90 et 110 km/h ?

Un autre vote pourrait contribuer à dégrader la sécurité routière. Outre les baisses de crédits sur cet axe, la politique de déneigement a été revue et entérine une diminution des amplitudes d’interventions pour les RD de niveau 2. La praticabilité de la moitié du réseau ne sera plus assurée après 20h et aléatoirement avant 7h.

Une majorité qui subit sa politique de droite

Nous n’avons pas voté le budget prévisionnel 2024 proposé par le groupe majoritaire parce que nous considérons qu’il ne sera pas en mesure de répondre aux besoins des Doubiens. Dans un contexte tendu, chaque arbitrage est crucial. On paie aujourd’hui des investissements de prestige alors que nous aurions fait pencher la balance du côté des solidarités, des personnes âgées, handicapées, de la protection de l’enfance.

La majorité de droite subit sa politique de droite : toujours moins d’impôt sur les ménages les plus fortunés et sur les entreprises les plus rentables. Le résultat n’est pas une surprise : moins de fonctionnaires, moins de services publics et des budgets d’austérité dans les collectivités locales. Le fait qu’ils dénoncent, avec nous, le désengagement de l’Etat est plus surprenant. C’est le signe d’une incohérence idéologique.

Au sérieux budgétaire, certaines collectivités répondent sérieux politique et présentent un budget en déséquilibre pour mettre la pression sur l’Etat et, surtout, allouer les bons moyens en face des besoins identifiés. Pour nous, héritiers de la tradition de gauche, nous ne voyons pas d’autres solutions que de mener une grande réforme fiscale pour trouver ces recettes. Les inégalités explosent, ce n’est pas un slogan d’affirmer que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres. Souhaitons-nous un meilleur partage de la richesse en 2024 !

Pour que vive le foot populaire

Est-ce souhaitable de dépenser de l’argent public pour sauver dans l’urgence un club de foot ? L’interrogation est légitime, mais nous avons tranché. Le vote de la subvention exceptionnelle d’1M€ pour ne pas laisser mourir le FCSM a été unanime. C’est beaucoup d’argent, mais les collectivités publiques se devaient d’apporter leur contribution et participer à la mobilisation générale.

Sochaux c’est plus qu’un club de foot. C’est un patrimoine, la fierté d’un héritage glorieux. C’est le club de la Peuge, celui des ouvriers et de ses patrons, à l’origine du plus ancien club pro de France et l’un des meilleurs centres de formation. Sochaux c’est le foot populaire par excellence, que ses propriétaires ont finalement vendu au foot business pour une bouchée de pain et une question d’image, qui ne collait plus avec la stratégie de montée en gamme de la marque au Lion.

Alors que le patron de Stellantis n’a pas pris ses responsabilités, quelques millions au regard des milliards de bénéfices du groupe, l’élan se concrétise et donnera naissance à une structure coopérative qui réunira des investisseurs régionaux, des milliers de supporters et des collectivités. C’est une fierté pour nous qu’un tel modèle vienne sauver des dérives capitalistiques néo-libérales. Tous auront à cœur de relever les défis, de limiter les dégâts humains et de faire vivre le nouveau slogan du club : « même histoire, nouveau chapitre ».

Il faut répondre à l’appel des organismes du secteur social et médico-social !

Nous souhaitons redonner ici un écho à la lettre ouverte publiée dans la presse et signée par tous les organismes du secteur social et médico-social du Doubs. Le constat est sans appel : la situation de ces structures et de leurs professionnels est préoccupante. Nous soutenons leur appel à une action urgente des pouvoirs publics afin d’éviter une crise qui aurait de lourdes conséquences pour des millions de personnes vulnérables en France.

Nous appelons donc à une réévaluation des salaires et des dotations, afin de permettre à ces professionnels passionnés et porteurs de sens de continuer à assurer leurs missions d’accompagnement et de soin dans des conditions dignes. Il est temps de reconnaître la valeur de leur travail et de leur offrir des perspectives professionnelles diversifiées et stables, afin de recruter et de former les générations d’aujourd’hui et de demain.

Le Département du Doubs, chef de file de l’action sociale, doit faire preuve de considération à l’égard des métiers « humains » et doit répondre à cet appel en appliquant enfin le Ségur pour tous, et en mettant en place une politique ambitieuse pour soutenir la cohésion sociale et la solidarité. Nous ne pouvons pas laisser des milliers de personnes vulnérables être délaissées ou renvoyées vers un secteur sanitaire lui-même déjà en crise. Il est temps d’agir pour préserver le bien-être et la dignité des plus fragiles d’entre nous.