Discours liminaire de Claude Dallavalle

Cette session est d’importance du fait des décisions mises au vote aujourd’hui :

  • Décision modificative n°2 ;
  • Dotations des collèges pour l’année 2023 ;
  • Suites du Pacte social voté lors de la précédente session ;
  • Et Plan de sobriété énergétique.

Passons vite sur le très faible plan de sobriété. Il ne comporte que quelques recommandations qui reposent essentiellement sur le bon vouloir des agents. Il n’y a pas de directives claires et aucune solution réaliste pour atteindre l’objectif de 10% de réduction d’énergie fixé par par le gouvernement.

Pour le reste, les vraies décisions, sont liées au contexte très particulier de notre époque. Comme vous le rappelez en introduction de la DM2, l’inflation touche toute la population, la hausse des coûts de l’énergie impacte fortement nos collèges et concerne l’ensemble de nos bâtiments.

De plus, les décisions gouvernementales concernant les revalorisations salariales doivent être supportées par les collectivités territoriales et les départements en premier lieu, ce qui n’est pas sans poser quelques difficultés et inquiétudes budgétaires.

Nous reviendrons sur différents points lors de l’étude de chaque dossier mais nous souhaitons faire quelques remarques lors de ce liminaire.

Dans cette DM2 un niveau de recettes supplémentaires important, et principalement sur des taxes, est réalisé. Quelques réflexions seront à amener très rapidement sur leur répartition.

Des retards sur certains investissements vous permettent de diminuer le recours à l’emprunt de 8,5 millions d’euros, tout en sachant qu’il faudra sûrement y revenir l’an prochain.

Mais nous aurions pu profiter de cet emprunt pour engager plus rapidement des rénovations énergétiques d’autres collèges. Nous l’appelons de nos vœux depuis plusieurs années et à plusieurs reprises dans cette assemblée !  Depuis bien trop longtemps !

Que faire ? Par exemple, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits de nos collèges, ou d’autres bâtiments de notre patrimoine bâti.

Par exemple les isolations thermiques par l’extérieur, donnant aussi accès, en effet levier, a des aides supplémentaires.

Mon collègue Raphaël KRUCIEN le rappelait déjà en 2019, 2020 et lors du vote du budget en décembre 2021 :

Je cite : « Bien des travaux, bien des projets pourraient voir le jour sans attendre si on utilisait à bon escient le levier de l’emprunt, ne serait-ce qu’avec tout ce que nous avons à accomplir pour les collèges du Doubs ».

Nous notons aussi, une autorisation de programme supplémentaire pour la salle multimodale de la Saline Royale à Arc-et-Senans à hauteur de 1,7 M d’€ pour actualiser le coût de l’opération, soit une augmentation de 16 % de l’AP initiale si mon calcul est correct.

A quoi correspond cette AP subtilement évité jusque-là dans les commissions ?

Jusqu’où ce projet va-t-il nous emmener financièrement ?

Nous vous demandons, madame la présidente de dresser un état des coûts exhaustif de ce projet pour la prochaine assemblée de décembre, avec la participation du département et celles des autres partenaires.

Les recettes sont en hausse pour les structures en lien avec nos compétences sociales et proviennent pour la plupart d’un abondement de l’Etat. Elles permettront de répondre aux dernières mesures de revalorisation salariales.

Mais il existe encore des « oubliés du Ségur », et cela provoque une iniquité entre agents d’un même service.

Nous partageons à cet égard le légitime sentiment d’injustice du personnel des établissements du secteur social ou médico-social qui ne touchent pas la prime Ségur, contrairement à leurs collègues. C’est ce que sont venus rappeler les secrétaires des CMS et de certains PEC ou le personnel du CDEF aujourd’hui avant cette assemblée. Si la satisfaction de leurs revendications est complexe, plus d’un point de vue juridique que budgétaire, nous espérons que vous trouverez une solution satisfaisante en tant qu’employeur.

Et comment ne pas évoquer les difficultés que rencontrent les Services d’Aides à Domicile qui, aujourd’hui, ne peuvent pas répondre aux besoins qui ont été définis pour les usagers.

Trois dossiers portent sur nos collèges.
Avant de les aborder au moment venu, nous souhaitons faire notre mea culpa. Lors de la précédente session nous avons déclaré que seulement deux collèges n’étaient pas représentés au Conseil Départemental des Jeunes, ceux de Planoise. Erreur de notre part, il y avait quelques autres collèges non représentés, et c’est important pour nous de le reconnaitre.

Dans ces dossiers concernant les collèges vous évoquez les difficultés que vont rencontrer les collèges mais aussi les familles. Est-ce que les mesures prises seront suffisantes ?

Nous notons aussi avec intérêt l’instauration d’un repas hebdomadaire 100% local et la fourniture de yaourts 100% locaux qui devrait contribuer à se rapprocher du respect de la loi Egalim, qui oblige les cantines à proposer au menu 50% de denrées de qualité dont 20% de bio.

Nous suivrons avec intérêt l’instauration des nouvelles mesures budgétaires sur les services de restauration et leurs incidences sur le fonctionnement des collèges.

L’ouverture des collèges, est une bonne idée !

Profitons de ce rapport pour rappeler que notre ancien collègue Rémy NAPPEY, alors vice-président de cette collectivité portait ce sujet.

Oui, il faut ouvrir nos collèges dans lesquels les locaux, les équipements, le matériel peuvent être mutualisés.

Rappelons que la notion de mutualisation apparait dans le Schéma Départemental d’Inclusion Numérique, le SDIN.

Certes, la mise en place n’est pas simple, mais en réunissant tous les acteurs : futurs utilisateurs, occupants des locaux et propriétaires, c’est possible !

Le premier vice-président, également principal de collège, pourra sûrement être un exemple au niveau de son établissement.

Il nous semble aussi important de revenir sur le problème de l’eau, des « eaux vives » pour reprendre le titre du site internet du département.

Le 14 octobre dernier, nous avons publié un communiqué suite à la signature surprise d’un nouveau plan « Rivières karstiques » et « fromageries ». Nous demandons une chose simple et de bon sens : que des mesures sur les normes de rejets des exploitants agricoles, des stations de traitements des eaux usés et des industries soient prises dès réception de l’étude scientifique qui en fixera les limites à ne pas dépasser pour rendre compatibles ces activités avec une vie dans les rivières.

L’occasion pour ceux qui portent l’histoire de notre collectivité de rappeler que le sujet de l’eau, coule depuis un bon moment.

Dès 2016, il y a 6 ans, nous recevions le rapport dit « VINDIMIAN » issu du nom de monsieurVINDIMIAN, expert en environnement, mandaté par Ségolène Royal, titré ainsi : « propositions de mesures pour le territoire d’excellence environnementale de la Loue et des rivières comtoises ».

C’était en 2016 ! Qu’est devenu ce rapport ? Qu’en avez-vous fait ?

La pollution de nos cours d’eau est l’affaire de toutes et tous.

La pollution de nos cours d’eau est une affaire de santé publique.

La pollution de nos cours d’eau participe à l’effondrement de la biodiversité. Les scientifiques de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), le « GIEC de la biodiversité », ont ainsi estimé que plus d’une espèce vivante sur huit (soit 1 million) pourrait disparaître de la surface du globe dans les prochaines décennies.

Il n’y a heureusement aucune espèce de poissons qui a disparu dans nos rivières, mais la situation ne tient qu’à un fil. Et vous savez que ce n’est pas exagéré et que bien d’autres espèces, plus petites, moins visibles, ont elles, déjà disparues de nos milieux aquatiques. La pollution de nos cours d’eau est un affront fait à l’avenir de nos enfants.

C’est très bien d’avoir enfin ouvert le site départemental de l’eau. Site bien fait où l’on peut trouver divers renseignements et dont les informations contribuent à donner plus de transparence auprès du public. Lors du carrefour des collectivités, le site eau-doubs.fr a été présenté. Sur les 6 onglets composant le menu, 5 ont été ouverts, un oublié : celui sur la qualité des cours d’eau. Cela semble assez révélateur de votre manque de volonté d’agir véritablement sur les causes de la pollution de nos rivières et de votre malaise à ce sujet.

Sortons de la communication, entrons dans l’action !

Entrons TOUS dans l’action et accompagnons tous les acteurs pour parvenir à une solution qui permettent de conjuguer production fromagère et restauration de nos cours d’eau.

Nous exprimons notre solidarité vis-à-vis des agriculteurs et des éleveurs en particulier dans un contexte très tendu. La forte prédation du loup rajoute du stress à des conditions de travail qui n’étaient déjà pas idéales. La présence accrue du loup était prévisible et ceux qui alertaient sur cette question n’avaient pas été entendus.

Nous comprenons la colère, mais nous condamnons fermement l’agression des journalistes de France 3 par des éleveurs. Les tensions sont palpables et il ne faudrait pas en venir à un point de non-retour. Ces violences constituent déjà un précédant. Nous souhaitons qu’une solution qui ménage élevage et présence du loup soit trouvée dans le dialogue.

Car d’autres questions, et notamment celles liées à la pollution, doivent être résolue. Car le soutien aux éleveurs ne doit pas nous rendre aveugle sur les efforts à réaliser. Il faut accompagner la filière comté dans cette transition délicate et les nombreux défis qui l’attendent.

Pour parler de l’eau, on ne peut éviter le sujet du « partage de l’eau » à l’issue de la 3ème année consécutive de sécheresse.

Voilà une solidarité territoriale nouvellement urgente, dont nous nous devons être un chef de file.

Comme pour la pollution cela nous concerne TOUS.

Enfin, ces derniers jours, l’affaire de l’ADAT est revenue subitement sur le devant de la scène médiatique, avec en 24h : un article portant des soupçons nouveaux sur les détournements, et une conférence de presse du procureur de la république.

Le procureur pointe du doigt les dysfonctionnements multiples qui ont permis ces agissements aussi longtemps en affirmant que, je le cite : « les fraudes à tous les niveaux démontrent qu’il n’y avait aucun contrôle du Conseil Départemental ». Après avoir entendu ça, on peut légitimement s’interroger sur la gestion de notre collectivité dans son ensemble et sur le suivi des dépenses.

Ces dysfonctionnements, c’est précisément ce que nous avons questionnés dans la lettre de notre groupe politique aux adhérents de l’ADAT, et qui nous a valu de votre part, madame la présidente, un dépôt de plainte en diffamation.

Madame la présidente, notre possibilité de solliciter une mission d’information est limité à 1 par an par le règlement de l’assemblée, mais nous vous invitons à ouvrir, par votre volonté, une mission d’information pour comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu être possible et, surtout, pour éviter qu’il y en ait d’autres.

Une mission pour comprendre, pour échanger, pour restaurer la confiance et la transparence de votre majorité dans sa gestion de la collectivité.

Personne n’a compris le premier refus, et même dans vos rangs, ce vote contraint ne faisait pas l’unanimité des consciences.

Ouvrez cette mission, pas pour la minorité, mais au moins pour restaurer l’image de la collectivité.

Dommage aussi que la collectivité ne prenne pas toute la mesure des recommandations de la Chambre régionale des comptes.

Et permettez-moi d’ajouter que l’affaire de l’ADAT, si triste et symptomatique de vos défaillances, n’est pas le plus important pour nous. Nous regardons vers l’avenir. Et il faudra bien réparer le retard pris par notre collectivité par votre faute, par la faute de votre majorité.

Vous avez enterré le rapport sur la qualité de l’eau en 2016 évoqué plus haut, que de progrès auraient pu être fait en 6 ans… Vous avez également enterré le Plan Climat Energie Territoriale réalisé en fin de mandature de Claude Jeannerot, en 2014. Ses priorités étaient celles que vous dites défendre aujourd’hui. Que de temps perdu, encore…

Contrairement à votre prédécesseur, vous n’avez pas été visionnaire, vous n’êtes pas à la hauteur des enjeux de notre temps. On ne rattrape pas le temps perdu, ce qui vous oblige aujourd’hui à redoubler d’efforts.

Une assemblée tendue

Cette Assemblée départementale s’est déroulée dans un contexte tendu, manifestation devant l’Hôtel du département des oubliés du Ségur qui veulent la même prime que leur collègue, suite de l’affaire de l’ADAT avec l’interpellation de son ancien directeur, etc. 

L’affaire de l’ADAT met au jour de graves dysfonctionnements. Le mis en cause a reconnu sa culpabilité et dit avoir agi par facilité tandis que le procureur déclare que « les fraudes à tous les niveaux démontrent qu’il n’y avait aucun contrôle du conseil départemental ». 

Dans ce contexte, et avec la révélation de nouveaux faits, nous avons réitérés notre souhait qu’une mission d’information à ce sujet, refusée de manière incompréhensible par la majorité au mois de février, soit installée par elle aujourd’hui afin de restaurer la confiance dans l’institution. En réponse : une mission cantonnée au sein du CA de l’ADAT, ce qui n’est pas suffisant.

Du point de vue des décisions, cette Assemblée était surtout consacrée au collège, avec une dotation de fonctionnement pour 2023 qui ne tient pas suffisamment compte de la hausse des couts de l’énergie et qui nécessitera une rallonge conséquente.

Nous demandons par ailleurs une réelle et ambitieuse politique d’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des collèges. Le plan de sobriété n’est décidément pas à la hauteur et se contente presque uniquement de rappeler les mesures déjà prises et sur la responsabilisation individuelle. 

Cette majorité n’est pas à la hauteur des enjeux. Une fois au pouvoir, ils ont délibérément enterré le plan climat énergie territorial mis sur pied à la fin du mandat de Claude Jeannerot en 2014. Tout comme cette majorité avait enterré le plan pour lutter contre les pollutions des rivières mené avec le ministère de l’Ecologie.

Que de temps et d’argent perdu depuis 2015 ! Nous demandons maintenant des actes et un engagement très fort pour la rénovation des collèges et l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits où ce sera possible. 

Nous sommes par ailleurs très étonnés que, faute d’argent pour la transition énergétique, le Département du Doubs engage encore 1.7 M€ de plus pour la Saline d’Arc-et-Senans. Encore… 

Pollution des rivières : ne pas attendre 2027 pour agir

Image issue du dossier de presse du plan rivières karstiques 2022-2027 (pas le plan) publié par la préfecture 18 jours après sa signature avec le Conseil départemental du Doubs.

C’est par une publication Facebook du département que nous avons appris la signature d’un « plan rivières karstiques 2022-2027 » piloté par la préfecture et le Conseil Départemental du Doubs. D’autres acteurs majeurs et essentiels quand il s’agit de questions d’eau n’étaient pas non plus dans la confidence. C’est incompréhensible, d’autant que ce plan vante les mérites de la transparence et de la coopération.

Cela aurait éventuellement pu se concevoir si, de manière confidentielle, un plan ambitieux avait été acté pour planifier les mesures nécessaires pour restaurer la qualité des cours d’eau du Doubs. Il n’en est rien. Une fois que celui-ci nous a été transmis, après avoir dû le demander, nous sommes tombés de haut.

Le plan « rivières karstiques 2022-2027 » n’en est pas un. Tout est vague et extrêmement concis. Il n’y a ni échéance, ni objectifs, ni moyens. Ce n’est qu’un recensement d’actions en cours ou prévues qui, pour la plupart, tentent uniquement de faire respecter la loi et les réglementations déjà en vigueur. Il ne s’agit pas d’un plan, mais d’une opération de communication basée sur du vide. C’est la raison d’être de « rivières karstiques 2022-2027 », qui ne s’en cache d’ailleurs pas. Chacun pourrait le vérifier si ce « plan » était rendu public par ses promoteurs. Mais il ne l’est pas, et on comprend pourquoi…*

Nous avons surtout la crainte que cela ne camoufle en réalité une reculade. L’unique résolution du plan est de « fixer des objectifs quantifiables, mesurables et atteignables progressivement entre 2022 et 2027 en matière de qualité de l’eau et gestion quantitative de la ressource ». Est-ce que cela signifie que l’échéance pour agir efficacement est repoussée à 2027 ? Dans 5 ans ?

Les scientifiques ont établi dès 2020 les limites de concentration en nitrate et en phosphore qu’il ne faut pas dépasser dans les rivières pour garantir leur bon fonctionnement. Ces chiffres ont été validés en mars 2022 par la CLE (Commission Locale de l’Eau) de l’EPAGE Haut-Doubs-Haute-Loue.

C’est la prochaine étape qui sera déterminante : les concentrations maximales dans l’eau étant connues, il s’agit maintenant de déterminer les flux admissibles pour ne pas les dépasser. Une étude a été commandée à ce sujet par l’EPAGE Haut-Doubs-Haute-Loue et ses résultats sont attendus pour 2024.

Comme cela est rappelé par la Préfecture, la CLE aura donc « à définir les quantités maximales de nutriments (azote et phosphore) que peuvent supporter les cours d’eau du territoire pour diminuer plus fortement le développement des algues qui asphyxient nos rivières. Cela pourra se traduire par des normes de rejets, issus des activités humaines, renforcées. »

Nous demandons que l’EPAGE et la CLE, qui a le pouvoir de rendre un règlement obligatoire, agissent en responsabilité et en cohérence avec les conclusions et les préconisations des scientifiques dès 2024. Une fois la quantité de flux admissibles validée, on ne saurait imaginer que des mesures contraignantes ne soient pas immédiatement mises en œuvre pour les faire respecter. Cela devra concerner les pratiques agricoles, les fromageries, le traitement des eaux usées (individuel et collectif) et les industries.

Les premiers épisodes de mortalité massive datent de plus de 12 ans, il est urgent d’agir pour sauver nos rivières. Alors que toutes les données sont connues, que les responsabilités sont établies scientifiquement, doit-on continuer à sacrifier nos cours d’eau et menacer l’approvisionnement en eau potable de tout un territoire pour le poids économique de l’AOP comté ? Alors que son cahier des charges est en cours de mise à jour, il est exigeant mais manifestement insuffisant, nous voyons là une occasion à ne pas manquer.

Défendre les cours d’eau est trop souvent associé à de l’agribashing. Il ne s’agit pas de s’attaquer au monde agricole ou à un fromage qui fait notre fierté, mais de réduire une pollution que nos sols karstiques ne sont pas en capacité d’absorber et de filtrer. C’est dans l’intérêt de tous, du monde agricole comme de la filière comté. L’agriculture n’est pas la seule responsable, mais son impact est majeur. La profession, tout comme les pouvoirs publics, ne peuvent plus feindre de l’ignorer. Chacun doit agir à son niveau de responsabilité.

*La Préfecture a publié sur sont site le dossier de presse du plan rivières karstiques 2022-2027 (mais pas le plan en lui-même) le jour même de l’envoi de ce communiqué aux médias.
Le site de l’eau du département a publié mi-octobre le plan en lui-même : https://doubs-eau.fr/preserver-et-gerer/plans-dactions/le-plan-rivieres-karstiques-2027-une-ambition-partagee-de-preserver-les-rivieres-du-plateau/

Des « parlottes » ?

Pardon, mais ces « parlotes » nous ont permis d’aborder des sujets de haute importance qui ne l’auraient pas été sans nos propos liminaires, c’est-à-dire hors dossiers soumis au vote.

Parmi ceux-ci ? Difficulté des collectivités à faire toujours plus avec toujours moins faute de redistribution suffisante de la part de l’État, énorme inquiétude quant aux conséquences de la valse sans fin des directeurs de cabinet sur le pilotage du département du Doubs, les actions que la collectivité devrait engager à Planoise et dans les autres QPV en tant que chef de file du social et de l’insertion.

Enfin et non des moindres, nos craintes vis-à-vis du « plan rivières karstiques 2022-2027 » qui n’est qu’une opération de communication pour le mieux et certainement une reculade sur les questions de pollution des cours d’eau. Tout cela n’est que « annonces sans saveur, des diktats politiques et autres effets de manche » ?

Planoise : propositions des conseillers départementaux Mme Choux et Mr Yugo

Une grande partie des débats de la dernière Assemblée départementale était consacrée à Planoise à notre initiative. Très préoccupés et bouleversés par les derniers événements, et notamment la mort d’un jeune de 15 ans tué par balle sur fond de trafic de drogue, les conseillers départementaux du groupe minoritaire au département du Doubs Monique Choux et Aly Yugo, tous deux résidents dans le quartier, ont souhaité formuler des propositions.

Pour rappel, les Départements sont les chefs de file des questions sociales et des politiques d’insertion. C’est-à-dire que c’est aux Conseils départementaux d’impulser et de coordonner ces politiques. La réponse aux problèmes qui touchent tous les quartiers prioritaires de la ville (QPV), et Planoise de manière très intense, n’est évidemment pas que sécuritaire.

Le groupe Doubs Social Ecologique et Solidaire regrette que le département ne s’implique pas à la hauteur de sa responsabilité dans les instances où il devrait pourtant avoir une place d’acteur incontournable.

Afin de pallier ce manque, et parfois l’absence d’élus de la majorité, Monique Choux et Aly Yugo se sont proposés pour être les représentants du Conseil départemental du Doubs à la Cité Educative, au Contrat de Ville et au CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) notamment.

En tant qu’experts d’usage et d’habitants de Planoise, ces deux élus seraient une ressource précieuse pour travailler et mettre en œuvre des solutions pour les habitants du quartier sans retirer la prérogative des élus de la majorité du département, parfois plus prompt à critiquer l’action des autres qu’à agir là où ils le devraient.

Pour que l’action publique soit plus efficace, nous avons aussi proposé d’initier une réflexion pour une meilleure coordination des différentes structures du champ social qu’elles soient pilotées par le département, la ville et l’État. Selon nous, il faut que les CMS, les CCAS et les Maisons France Service travaillent en plus étroite collaboration pour que le public puisse s’y retrouver plus facilement entre ces instances.

Dans le cadre d’une mesure d’urgence que l’on pourrait mettre en place rapidement, nous avons aussi proposé par exemple de renforcer la présence d’adultes, de médiateurs, pour accompagner les collégiens sur les trajets entre leur domicile et leur établissement scolaire quand ils passent par des points de deals.

Les mesures à prendre demanderont des moyens que les collectivités ont de plus en plus de mal à rassembler. L’Etat a donc un rôle majeur à jouer en dotant les collectivités locales de moyens suffisants pour mener leurs politiques. Les élus de ces mêmes collectivités devraient tous s’insurger de cet abandon et de la baisse du nombre de fonctionnaires capables d’assurer ces missions toujours plus complexes.