Voici les arguments concernant le refus du groupe Doubs Social Écologique et Solidaire de voter pour un retour au 90 km/h sur une portion des routes départementales lors de l’Assemblée du 26 septembre :

– Pourquoi maintenant alors que l’heure est à la sobriété énergétique ? Qu’est-ce qui a changé depuis janvier 2020 quand la majorité avait maintenu la vitesse à 80 km/h en insistant alors sur la baisse des accidents mortels suite à cette mesure ?

– La majorité prétend que le passage de 80 à 90 km/h engendrerait seulement 2% de consommation supplémentaire de carburant. 2% en plus sur 15% du tronçon c’est 1000 tonnes équivalent CO². Une augmentation inadmissible quand, dans le même temps, nous allons devoir voter un plan carbone pour limiter nos émissions.

– Les seuls arguments de la majorité en commission : « c’est irritant ». En passant la limitation de 80 à 90 km/h, on gagne 1 seconde au km selon le Cerema. Si on parcourt 37 km/jour (comme indiqué dans le SCOT Pays du Haut-Doubs), on gagne 37 secondes par jour et 4 minutes 30 par semaine ! Suffisant pour présenter un intérêt supérieur aux défis évoqués ?

– De plus, la reprise des routes nationales dans le giron départemental nous font craindre une baisse des moyens financiers. Comment pourra-t-on garantir la sécurité des usagers si nous n’avons plus les moyens d’entretenir le réseau si nous décidons d’augmenter la vitesse ?

– L’augmentation de la vitesse nous semble aller à contre courant des efforts que nous devons fournir sur le plan des économies d’énergie et de la baisse des émissions de CO², contradictoire aussi avec la propre communication du département qui faisait quelques jours auparavant la promotion du SlowUp, littéralement « ralentir », qui consistait à interdire les voitures une journée sur quelques itinéraires pour faire la promotion de la mobilité douce.

– Pour prendre nos responsabilités, nous avons conditionné notre vote aux conditions suivantes : étude d’accidentologie et preuve de la volonté du Département d’orienter les déplacements vers une mobilité alternative, mesures budgétées de compensation des émissions de gaz à effet de serre induites, avec une plantation d’arbres ou de haies (et pas forcément au bord des routes comme lu dans la presse) et enfin, que le relèvement de la vitesse de chaque tronçons fasse l’objet d’une délibération de l’Assemblée départementale.

– Face au refus de la présidente, nous avons voté contre le principe d’un relèvement de la vitesse à 90 km/h.

1 réponse sur “Vote contre le retour à 90 km/h pour certaines routes départementales

  1. Les habitants du Doubs qui prenaient ce matin connaissance de leur quotidien régional (l’Est Républicain) qu’allaient-ils découvrir à la une ? Un titre sur l’Ukraine dont la situation inquiète un peu plus de jour en jour ? Une accroche sur les retraites, la grande question sociale invitée dans cette rentrée ? Que nenni !Ils apprennent, en grand caractère, que les routes du DOUBS reviennent aux 90 kilomètres /heure. Vu la polémique qu ‘avait créée, à l’époque l’instauration des 80 kilomètres heures…je comprends l’importance de la nouvelle. Aussi, peut-on penser que cette information va réjouir la majorité des doubiens… Peut-être ! Pour autant, les politiques n’ont pas toujours raison même lorsqu’ils vont dans le sens majoritaire. Prendre des décisions à contre courant est certes plus difficile. C’est pourquoi, j’avais salué, en son temps, la position courageuse de la Présidente du conseil départemental de maintenir les 80 kilomètres heure sur son territoire ! Changement de pied ! Certes, les routes départementales sont de bonne qualité, et c’est incontestablement un gage de sécurité, mais en même temps l’argument est réversible. En effet des routes larges, roulantes et riche d’un bon revêtement invitent à la vitesse. Or c’est la vitesse qui tue, surtout des jeunes et particulièrement dans notre Haut-Doubs avec la présence importante de frontaliers munis de grosse cylindrée. Épargnez moi sur cette question l’opposition ruraux et urbains…J’ai moi-même, notamment lorsque je faisais souvent la route vers Genève, beaucoup roulé sur les routes départementales je crois les connaître toutes ; j’aurais préféré comme tout le monde trouvé moins de radars sur le tronçon Besançon-Pontarlier… Et comme tout automobiliste moyen il m’est arrivé de payer des amendes dont j’aurais aimé faire l’économie. Pour autant, j’ai vu dans notre territoire des comportements routiers que rien ne peut justifier. Nous avons un problème avec la vitesse dans le Doubs : je n’oublie pas que mon projet de « voie verte » autour du Lac Saint Point a été rejeté par la population parce que la cohabitation mode doux de déplacement et voitures entrainait un ralentissement des véhicules automobiles, pourtant insignifiant au regard du temps de trajet quotidien. De même, croyez-vous que le retour aux limitations d’antan va permettre de faire gagner un temps significatif. ?
    Lorsque j’étais Président, devant l’hécatombe routière à laquelle nous assistions, impuissants, chaque semaine, j’avais pris une mesure symbolique : dresser un mannequin en bord de route départementale à chaque mort accidentelle constatée, avec l’indication de l’âge du défunt. Une manière simple de se rappeler que la route est dangereuse. Cette disposition a été abandonné, discrètement, par la nouvelle majorité à son arrivée en 2015.
    Je suis un démocrate et j’accepte le débat. Mais je reste convaincu que tout signe d’affaiblissement donnée à la population sur un tel sujet n’est pas une bonne nouvelle. Très attaché à la sécurité routière, je souhaite me tromper et pouvoir vérifier avec la majorité de mes concitoyens que cette mesure n’est finalement qu’un « détail » sans conséquence. Alors ce sera la démonstration que nous avons collectivement progressé.

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