Suspecté d’avoir effectué des dépenses personnelles avec la « carte achat public » dont il était titulaire, le directeur de l’Agence départementale d’appui aux territoires (ADAT) a été suspendu à titre conservatoire par Christine Bouquin, présidente du Conseil départemental du Doubs et de l’ADAT, un organisme qui apporte une expertise technique et juridique aux communes pour le compte du Département.
Nous lisons par ailleurs dans les colonnes de l’Est Républicain qu’un cabinet indépendant a été missionné pour mener une enquête interne à ce sujet et que le procureur de la République sera averti. Ces décisions ont été prises juste avant la divulgation par la presse de ces agissements supposés.
Pourtant, nous avions déjà alerté le 26 octobre la présidente du Conseil départemental du Doubs que des dépenses effectuées avec la carte bancaire de l’ADAT laissaient penser qu’elles avaient pour objet une utilisation privée et non professionnelle. La présidente n’avait alors pas souhaité donner suite à notre demande de vérification commune, ni à celle de nous fournir la comptabilité de l’agence.
Depuis le début de notre mandat, nous manquons d’information sur cette agence. En tant que membre du conseil d’administration de l’ADAT, Raphaël Krucien, président du Groupe des élus de la minorité de gauche au département, avait sollicité dès le 9 septembre son président pour en connaitre le calendrier. Pas de réponse.
Lors d’une commission départementale ce mardi 30 novembre où était examinée une contribution de plus de 600 000 € au bénéfice de l’ADAT, nous avions alerté sur le fait que nous n’avions toujours pas connaissance de la date à laquelle se tiendrait son prochain CA, après un an sans réunion des élus.
Nous apprenons dans la presse qu’une assemblée générale de l’ADAT doit se tenir le 16 décembre, nous n’en étions pas informés. Pour nous, ce sera l’occasion d’appeler à davantage de transparence, le préalable indispensable à la confiance que les citoyens devraient pouvoir nous témoigner. Car si cette affaire touche l’un des plus proches collaborateurs de la présidente, le discrédit est potentiellement jeté plus largement sur le Conseil départemental.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour réagir ? Pourquoi avoir missionné un cabinet indépendant pour mener une enquête interne ? Nous attendons des explications avant le 16 décembre de la part de Christine Bouquin.