Les collectivités locales et, plus encore les Départements, sont dans une situation financière inquiétante. Qui dit rigueur budgétaire dit arbitrage. Nous avons déjà dénoncé un sens des priorités insensé qui conduit le Département à continuer à financer aléatoirement des sociétés qui n’en ont absolument pas besoin via son volet aide à l’immobilier d’entreprises tout en supprimant un tiers des postes d’éducateurs de rues de la prévention spécialisée.
Aujourd’hui, nous pouvons constater avec la présentation du Compte administratif 2024 que cette conjoncture a produit ces premiers effets et le programme d’investissement prévu au BP 2024 n’a pas pu se réaliser.
Ainsi, le SDAC, le « schéma directeur d’aménagement des collèges » du Département du Doubs, prévoyait un investissement de 23 à 24 M€ par an en moyenne entre 2024 et 2026. Le montant des investissements en 2024 ? 3.7M€, soit un taux de réalisation de 16 %. Cela n’est pas étonnant, car 6 des 7 rénovations de collèges prévus ont été gelées…
Le retard de ce programme d’investissement est d’autant plus problématique que son annonce elle-même en 2023 était déjà bien en retard par rapport au besoin et à la nécessité de mener des travaux de rénovation énergétique des collèges. On ne peut plus dire, « mieux vaut tard que jamais » comme nous l’avions fait à l’époque, mais « quels collèges allez-vous décider de ne pas rénover ? »
Ce retard environnemental, c’est un peu une constance pour cette majorité qui s’est empressée d’enterrer le plan climat élaboré par la gauche avant leur prise de responsabilité. La droite a mis huit ans pour adopter enfin un Plan climat en 2022. Depuis, des efforts sont notables et c’est très bien. Mais ce n’est pas une raison pour les embellir.
Le bilan qui est présenté fait état d’un tiers des achats des cantines des collèges réalisés via la plateforme agri-local, qui met en lien producteurs locaux et cuisiniers de collectivités. Mais pour quelle valeur ? 364.000 € sur les 5.6M€ d’achat de denrées alimentaire, soit seulement 7%, un chiffre que l’on ne retrouve pas dans le rapport. Sur les 38 collèges disposant d’un restaurant, seuls 5 atteignent les objectifs que nous aurions dû atteindre en 2022.
Enfin, nous ne pouvons que nous scandaliser de la baisse des subventions accordées aux associations d’aide aux femmes, notamment celle du CIDFF qui passe de 15 100 € en 2024 à 13.000 € en 2025.